En 2025, nous invitons l’artiste photographe et vidéaste Charlotte EL Moussaed pour une résidence de recherche et de production. Elle choisit d’explorer la migraine d’un point de vue plastique et photographique.
Les migraines accompagnent la vie de Charlotte EL Moussaed. Parfois elles se tiennent à distance, parfois elles rythment les semaines. Elle fait aussi, ce que l’on appelle des « migraines avec aura ». Depuis plusieurs années, Charlotte commence à regarder ces migraines comme des phénomènes pouvant nourrir sa recherche en image et particulièrement en photographie.
Les symptômes physiques de la migraine lui permettent d’interroger plus largement l’image, de sa construction par la lumière (que les migraineux·ses fuient lors des épisodes), de sa fugacité ou de sa reproductibilité (d’après le philosophe WalterBenjamin). Les troubles de la parole lors des migraines avec aura lui évoquent le fait de perdre sa langue, celle des mots et très exactement, de la capacité à les dire. Les questions de traductions sont centrales à ce travail : la traduction d’un monde sensible par la photographie, la traduction du langage médical vers le langage commun, la traduction d’une langue à l’autre. Le préfixe « migr » lui permet également d’explorer sa trajectoire personnelle et ses héritages, ses parents étant tout deux arrivés en France à l’âge adulte.
Avec auto-dérision, Charlotte EL Moussaed s’intéresse aux représentations populaires de la migraine et à ses caricatures : la migraine est-elle le signe du génie ? est-ce un comble pour une photographe d’être photo-phobique?
Photographies, lexique, sons et vidéos sont les matières que l’artiste souhaitent manipuler pour cette exposition.
Cette résidence reçoit le soutien du Ministère de la Culture à travers le dispositif CAPSULE
Cette résidence reçoit le soutien du Ministère de la Culture à travers le dispositif "CAPSULE".